Le blues du samedi

Un parquet glacé sous mes pieds, une fraîcheur, pleine de souvenirs me caresse le visage, une pièce où son regroupés énormément de souvenirs, ravivés par des rires pas si lointains, des bibliothèques couvertes de livres divers et variés, on y trouve des mangas, du Odile Weulersse, des grands classiques, comme Cicéron, Hugo, et tant d’autres, un code civil édition 2007, rare vestige d’un semestre de droit avorté, des bandes dessinés, des restes de la seule correspondance que j’ai entretenue étant enfant, des souvenirs d’écoles, de quoi faire des jolies choses manuellement, collage de serviette, peinture, dessin, mosaïque…

Un tapis de DDR abandonné, et fatigué au vu de l’angle improbable qu’il forme en prenant appui sur le mur, un bureau qui n’a jamais été aussi rangé, et dont la simplicité pourtant rappelle des rares moments intenses d’une fébrile activité, aux mêmes périodes de l’année.

Et au centre de tout ça, de tout ce qui fait mon cocon, qui fait que je suis moi, elle est la. Seule, froide, abandonnée. Mon coeur se déchire en écoutant les notes, rondes, pleines d’une chaleur si vite retrouvée, qu’égrennent mes doigts devenus malhabiles. Deux cordes se sont cassées, rendant impraticable n’importe quel morceau. Le mécanisme marche toujours aussi bien, de son bruit sourd familier à chaque fois que j’actionne les pédales.

Le bois laqué, froid, me rappelle tellement de souvenirs, tellement d’espoirs, de frustrations, de colères, de réussites, tout cela pour s’achever sur une défaite.

Cette année à l’étranger n’aura pas été que bénéfique. Même s’il faut savoir quitter ses parents, couper le cordon ombilical, comme on dit, je me suis arrachée aussi une partie de moi. Si elle ne demande qu’à être recollée, je sais parfaitement que ce ne sera plus jamais pareil. Et ca m’emplit d’une tristesse infinie.

Je l’aimais bien, cette chambre. J’adore cette maison.Et en partir dans trois dizaines d’heures me semble au-dessus de mes forces.

J’ai pourtant fait mes choix. Je les assume. Mais laissez-moi pleurer un peu la petite fille comblée que j’ai été.

Humeur du moment

Rachmaninov, Piano Concerto N°2 in C minor

J’ai toujours adoré cette musique, pas seulement grâce à la série par laquelle je l’ai connue, mais par sa complexité et le nombre de choses qu’elle peut exprimer : tantôt la joie, tantôt la douleur, tantôt la nostalgie, tantôt une certaine joie de vivre… 🙂

C’est dans des moments comme ca que je regrette d’avoir une culture musicale en classique assez proche de zéro, malgré ma formation dans ce domaine u_u

Bref, je vous conseille le concerto en entier, c’est un pur bonheur 🙂

Edit : Cadeau. Non, ne me remerciez pas 🙂

http://www.youtube.com/watch?v=5ZRbko3UsnQ

http://www.youtube.com/watch?v=Gx_XfNWkf_s

http://www.youtube.com/watch?v=Bxwmg-YTAr0

http://www.youtube.com/watch?v=VlvibGCRDkY

Oui, j’ai pris la version Karajan. Perso, je suis fan 🙂